Quand l’envie de changer de voie professionnelle se fait sentir, nous avons tendance à freiner des quatre pieds pour mille et une raisons et notamment parce que nous pensons que cela va nous coûter très cher. En période de crise et d’inflation, nous devenons encore plus frileux et remettons le projet à plus tard « quand ça ira mieux ».
Mais il existe des possibilités parfois trop peu exploitées.
Le bilan de compétences
Le bilan de compétences est un accompagnement à l’élaboration d’un projet professionnel ET personnel qui n’a pas toujours une image reluisante. Déjà, parce que son appellation est bien réductrice. Elle laisse en effet sous entendre qu’il s’agira de faire une sorte de listing de nos savoir-faire et rien de plus. Même si nous le réalisons au cours du bilan, il s’agit là d’une infime partie de l’accompagnement qui est en réalité bien plus global que cela.
Il est la première étape pour clarifier vos idées, vos envies, vos sources de motivation, vos valeurs, la manière dont vous avez envie de vous rendre utile, votre profil, vos talents, les fameuses compétences, … C’est une démarche qui vise une meilleure connaissance de soi en vue d’élaborer un projet qui fait sens à la fois réaliste et réalisable.
Véritable allié dans votre projet de reconversion, il permet d’explorer le champ des possible avec l’appui d’un professionnel au regard à la fois neutre et expert de l’orientation et du marché du travail.
Cerise sur le gâteau, c’est un dispositif éligible au CPF auquel toute personne a accès. Dans certaines régions, Pole Emploi le finance par le biais de l’Aide Individuelle à la Formation.
Les organismes le proposant sont nombreux.
Le conseil en +: avant de faire votre choix, rencontrez 2 à 3 centres afin de pouvoir vous faire une idée de la démarche, de la méthodologie, du sérieux du centre, mais aussi et surtout de sentir si vous “accrochez” avec la personne qui vous accompagnera pendant 3 mois.
Le CPF de transition
Auparavant appelé le Congés Individuel de Formation, le CPF de transition ou projet de transition professionnelle permet de financer votre formation, de suivre une formation sur tout ou partie de votre temps de travail tout en continuant à percevoir votre salaire et bénéficier de vos droits de salariés. Le contrat de travail est en effet simplement suspendu pendant le temps de la formation et vous avez l’assurance de retrouver votre poste dès la fin de la formation.
Pour être éligible au CPF de transition, il est nécessaire de remplir certaines conditions détaillées ici.
Le plan de développement des compétences de l’entreprise
Auparavant appelé Plan de formation de l’entreprise, il s’agit de la politique de formation de l’entreprise et tout salarié peut en bénéficier. Habituellement c’est l’employeur qui propose des formations à ses salariés en vue de l’adaptation au poste de travail, du maintien dans l’emploi des salariés ou encore du développement des compétences.
Mais le salarié peut aussi être à l’initiative de la demande de formation. Généralement, pour que la demande soit “crédible” mieux vaut prouver que la formation a été mûrement réfléchie. Avoir réalisé un bilan de compétences peut être un argument de poids!
Le bilan de compétences lui-même peut être financé dans le cadre du plan de développement de compétences.
Les prestations du Service Public de l’Emploi
D’ordinaire, les acteurs institutionnels de l’emploi ont mauvaise presse. Sans doute parce que nous oublions trop souvent que les conseillers sont avant tout des référents de parcours et qu’ils ne peuvent accompagner eux-mêmes pleinement dans le processus de reconversion. Pour ce faire, ils travaillent avec tout un maillage de prestataires et de partenaires de l’emploi spécialisés auprès desquels ils peuvent réorienter en fonction des thématiques à travailler (élaboration du projet professionnel, accompagnement à la création d’entreprise, …).
Discutez-en avec votre conseiller(e), il pourra vous orienter vers les dispositifs et structures adéquats, de manière gratuite.
Initier une réflexion seul(e)
Ce n’est pas la formule que je conseillerais de prime abord surtout si l’idée de reconversion est déjà là depuis longtemps sans qu’il y ait d’avancées. En effet, réfléchir seul(e) revient à réfléchir à travers le filtre de ses propres filtres!
Mais certaines personnes sont très pragmatiques et ont besoin d’être en action et en interaction pour avancer dans leur réflexion. Je pense surtout à celles ayant une forte tendance à l’extraversion.
Pour celles-ci, je conseille alors de:
– réaliser des enquêtes métier auprès de professionnels exerçant le métier envisagé. Ce temps d’échange peut s’avérer être une mine d’informations bien plus pertinentes que toutes les fiches métiers que vous lirez sur le net. Vous pourrez aborder avec eux leur parcours, leurs ressentis, les avantages et inconvénients qu’ils rencontrent et pourquoi pas leur demander de réaliser une immersion dans leur entreprise.
– participer à des afterwork: c’est l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir de nouveaux métiers, de confronter ses pistes à d’autres points de vue, …
– parler largement de ses envies de reconversion en privilégiant les personnes que vous jugez inspirantes, positives et non réfractaires au changement. Le cas échéant, vous risquez d’être influencé(e) dans la mauvaise direction…
Pour les personnes ayant une tendance à l’introversion, les temps d’introspection peuvent nourrir la réflexion.
Quelques premières questions à se poser peuvent initier la démarche:
“Est-ce que je me sens épanoui(e), à ma place dans mon travail?” « Depuis quand ne le suis-je plus? »
“Quelles sont les raisons principales qui me poussent à changer de voie?”
“Suis-je prêt(e) à effectuer potentiellement un changement radical?”
“Ai-je un plan B ou un coussin de sécurité pendant le temps de ma reconversion?”
« Changez votre vie aujourd’hui-même.
Simone De Beauvoir
Ne pariez pas sur l’avenir, agissez maintenant, sans plus attendre.»