Oser se lancer dans l’entreprenariat!

Si on m’avait dit il y a quelques années que j’allais avoir une page de blog et que mon premier article serait consacré au fait d’oser me lancer dans l’entreprenariat, je n’y aurais pas cru !

Mais si j’en viens à évoquer le sujet c’est parce qu’on me demande souvent : « comment as-tu fait pour te lancer ? », « quel a été l’élément déclencheur ? », « as-tu eu peur ? », …

Ces questions me rappellent à quel point cela peut sembler incroyable de sauter dans le vide. Incroyable jusqu’à ce qu’on le fasse.

Moi-même, il y a encore quelques mois j’étais impressionnée par les personnes qui s’affranchissaient de la sécurité du salariat pour s’aventurer dans l’entreprenariat, a priori sans filet.

Et puis une fois qu’on a sauté, on se rend bien compte que toutes les résistances précédentes étaient régies par la peur et les histoires que l’on se raconte sous le prisme de la peur.

Avant le grand saut, je concentrais mon attention sur mes peurs

C’est inéluctable, quand on imagine se lancer, de multiples peurs font surface, même celles sur lesquelles on pensait avoir suffisamment avancé. Voici celles qui m’ont traversé et qui traversent la grande majorité des futurs entrepreneurs:

La peur de manquer, la peur de ne pas pouvoir en vivre et mettre en difficulté, surtout en étant une maman solo.

La peur de ne pas réussir et ne jamais sortir du lot. La multitude de coach sur le marché, notamment avec l’expansion fulgurante ces deux dernières années, mène forcément à la question de la démarcation.

La peur de passer pour une personne capricieuse qui a tout sur un plateau (CDI, salaire confortable, place reconnue dans la structure, confiance de sa Direction, …) mais qui ne se satisfait pas de ce qu’elle a.

La peur du jugement, d’être vue comme une voleuse ou arnaqueuse si mes tarifs paraissent trop onéreux. Le métier de coach n’a pas toujours une très bonne réputation. N’étant pas une profession encadrée, il existe tout et n’importe quoi, tant des personnes pleinement investie de leur mission que des personnes qui ont trouvé dans le coaching un bon moyen de se faire un maximum d’argent sur le dos de personnes vulnérables. Va prouver que tu fais partie de la première catégorie…!

Le manque de légitimité, si bien que l’idée de faire une formation de coach avant de me lancer m’a quand même traversé l’esprit! Une formation de coach alors que je suis finalement coach depuis 10 ans (même si mon métier avait une autre appellation dans le salariat). Comme si j’allais trouver ma légitimité dans les grandes écoles de coaching…

Le petit ami de la légitimité, le syndrome de l’imposteur : suis-je vraiment aussi compétente pour me faire payer pour mes accompagnements? Ai-je réellement quelque chose de plus à apporter?

La peur de l’échec : peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir les autres et surtout me décevoir moi-même.

Et plus incroyable encore : la peur de briller ! Oui oui, ça reste très féminin mais nous sommes nombreuses à avoir peur de réussir, à se montrer puissante. On n’efface pas les effets du patriarcat en quelques années! Cette peur-ci, je ne l’ai verbalisé que récemment.

Toutes ces pensées sont récurrentes et je dirais tellement humaines. Elles sont si fortes et ancrées qu’elles deviennent des certitudes et paralysent.

Les messages du cœur et du corps, devenus trop puissants

Quand l’appel du cœur et la flamme intérieure deviennent si forts, il est impossible de ne pas y répondre.

Je ne pensais plus qu’à cette possibilité, les larmes montaient et je vibrais toute entière quand j’évoquais mon souhait à d’autres personnes, … Un peu comme lorsqu’on tombe amoureux, je me sentais vivante!

Tout mon corps bouillonnait pour faire un pas vers ce projet. Je ne pouvais plus mettre le couvercle, je devais foncer.

Puis l’angle de vue s’est orienté vers les solutions

Avant le grand saut, le problème se situait dans l’histoire que je me racontais, et dans le futur que j’imaginais avec le filtre catastrophe. A chaque solution, je trouvais un problème et petit à petit à chaque problème je trouvais une solution.

Il y a une question puissante qui m’a permis d’avancer et dépasser plusieurs de mes peurs :

Dans le pire des cas, que peut-il m’arriver ? Et ma réponse fut : « dans le pire des cas, je ne décolle pas, j’aurais perdu de l’argent, et je retournerai dans le salariat ». Finalement ce n’est pas si catastrophique comme réponse !

Et si je n’ose pas, dans le pire des cas, que peut-il m’arriver ? Ma réponse fut: « je reste salariée, à perdre chaque jour un peu plus le sens de mon travail jusqu’à me sentir si malheureuse que je finirai par un burn out (dans mon cas cela aurait été plutôt un Bore-out).

Finalement, le pire des scenarii était limpide : celui de rester dans le salariat. A partir de là, mon esprit a commencé à percevoir la réalité (ma réalité) d’une autre manière et à laisser entrevoir des pistes de solutions pour chacune des peurs qui me paralysaient jusque là.

Concernant la peur de manquer, j’ai pris conscience que mon enfant et moi n’allions pas mourir de faim du jour au lendemain ! Quoi qu’on en dise, la France est un pays qui nous permet de pouvoir tenter des choses sans se mettre en danger, en conservant un minimum de revenus.

J’ai aussi réussi à relativiser la peur de l’échec en me disant que même si mon entreprise n’était pas viable au bout de 2 ans, j’avais toujours la possibilité de repartir sur du salariat. J’ai des compétences reconnues aujourd’hui, pourquoi je ne les aurais plus dans 2 ans ? Et croyez-moi après seulement quelques mois d’entreprenariat, je vous confirme que j’ai déjà gagné en compétences. Si je devais repartir sur du salariat, je pourrais d’ores et déjà candidater sans problème sur des postes de responsable de service. C’est absolument incroyable le panel de savoir-faire que l’on développe quand on est à son compte: communication, gestion d’une entreprise, facturation, contrats, création des offres, rédaction de contenus, prises de décision quotidiennes, … Et croyez-moi les recruteurs sont très friands de cette polyvalence et autonomie. Donc clairement si je devais repartir sur du salariat, j’aurais encore moins de difficulté à me « vendre » !

Concernant la légitimité, j’ai réalisé deux séances découvertes avec des coach qui m’ont permis de prendre conscience que j’étais déjà bien avancé dans mon projet. Plus que jamais aujourd’hui, je comprends que la légitimité ne réside pas dans la validation extérieure par des écoles renommées. La légitimité est intérieure : je suis assez. Tel que je suis à ce jour, je peux aider des personnes.

J’avais peur de perdre en confort, j’ai l’impression d’avoir gagné en confort, en confort de vie en tous cas. Aujourd’hui, après avoir fait un pas de côté sur l’engrenage de mon quotidien de salariée, je suis sidérée de voir à quel point j’étais jusqu’à présent spectatrice d’une vie que je croyais pourtant être la mienne. En réalité, dans le salariat, tout était décidé pour moi : mes horaires de travail, l’heure à laquelle je pouvais déjeuner, les jours où j’aurais le droit de me reposer, les projets sur lesquels j’allais plancher, le salaire que j’allais percevoir, les personnes que j’accompagnais, … Aujourd’hui, j’ai la sensation de me respecter davantage.

Mes conseils avant de se lancer dans l’entreprenariat

Connaître son grand pourquoi (pour quoi)

Il est primordial selon moi de savoir pourquoi on souhaite se lancer dans l’entreprenariat. Vouloir être libre de ses horaires, mieux gagner sa vie, peut faire partie des raisons légitimes mais je dirais que c’est secondaire. La priorité est de connaître son grand pour quoi (pourquoi), qui revient à finalement verbaliser sa mission de vie. Pour quelle raison es-tu sur cette Terre ? Pour quel(s) type(s) de personnes ? Pour répondre à quel(s) besoin(s) ?

Si je devais définir à ce jour ma mission, je dirais que je suis sur cette Terre pour aider les personnes (notamment les personnes ayant une forte sensibilité féminine) à comprendre qui elles sont vraiment afin de s’affranchir de pensées et conditionnements limitants pour déployer leur potentiel et trouver leur meilleure manière de contribuer au monde.

Être au clair avec son grand pour quoi est primordial. Si tu es porté par ta mission de vie, tu trouveras toujours en toi l’énergie nécessaire pour t’y raccrocher dans les phases down (il y en aura forcément) et persévérer. Si tu ne l’as pas bien défini, tu as de fortes chances de finir par te décourager et abandonner.

La clarification de ton grand pourquoi est l’une des grandes composantes de mes accompagnements, notamment pour l’accompagnement « contributrice alignée » que je t’invite à consulter sur mon site.

Se préparer un matelas de sécurité

Dans le meilleur des cas, tu parviens à obtenir une rupture conventionnelle, comme cela a été mon cas, pour t’assurer d’avoir une période de chômage. Si ce n’est pas possible, assure-toi d’avoir une épargne qui te permette de vivre pendant 6 à 12 mois je dirais (cela dépend de ton niveau de vie, de tes contraintes familiales, tes besoins, … c’est propre à chacun, à toi de l’évaluer).

Avoir un filet monétaire est toujours plus sécurisant que de ne rien avoir. Pourtant mon cœur aurait tout de même envie de te dire une phrase qui n’est pas de moi et que j’aime beaucoup : « Saute et le filet apparaîtra !»

Te faire accompagner

En y réfléchissant seule, il est finalement très rare de connaître son grand pourquoi précisément, d’avoir une idée claire de notre future activité, … car finalement, nous l’avons vu, nous réfléchissons beaucoup à travers le filtre de nos propres filtres!

Poser les choses à plat avec un professionnel de l’accompagnement va te permettre de t’ouvrir à d’autres perspectives et de constater rapidement le champ des possibles que tu étais loin de t’imaginer. Toute seule, tu peux y parvenir parvenir à rassembler les pièces du puzzle. Accompagnée, tu gagneras un temps incroyable!

Commencer par un tout petit pas

Fait vaut mieux que parfait mais pas fait! Si tu attends que toutes les conditions soient réunies, de te sentir hyper compétente, fort à parier que tu ne te lanceras jamais car cela te semblera tout simplement insurmontable.

Je suis une adepte de la stratégie des petits pas :

  • Tu as envie de devenir naturopathe : commence par contacter plusieurs écoles pour obtenir des informations et peut-être des idées de solutions pour financer ta formation
  • Tu as envie de devenir coach mais tu doutes de ton approche : propose des coaching gratuits pour voir comment ton approche est accueillie
  • Tu as envie d’écrire un livre : commence par écrire des posts, des articles de blog, remplir des carnets de note, et peut-être que sans t’en rendre compte dans 2 ans tu auras assez de matière réunie pour un livre.

Bref, tu vois l’idée. Il est important de voir grand et d’avoir des rêves. Mais il est tout aussi important de se détacher parfois de l’objectif final pour poser une première petite action réalisable.

Atteindre des petits objectifs réduit notre sentiment d’échec et alimente notre confiance en nous. Un cercle vertueux qui se mettra au service d’un objectif plus grand, sans vraiment s’en apercevoir, juste en avançant petit à petit.

Quand tu le décides vraiment, tout s’aligne !

A partir du moment où l’envie d’entreprendre est devenue une évidence et où j’ai posé clairement l’intention de me lancer, tout s’est aligné d’une façon déconcertante !

Je te livre quelques exemples personnels qui se sont produits au moment où j’ai pris ma décision :

  • Le jour de mon départ en congés d’été, l’association dans laquelle je travaillais apprend qu’elle n’a pas obtenu le marché qui devait me donner la gestion d’un dispositif à temps complet à la rentrée de septembre. Ce rebondissement a ainsi permis à ma Direction de me laisser partir plus facilement, sans mettre en difficulté la structure.
  • Ma flamme et mes convictions ont tellement transpiré lorsque j’ai évoqué mon projet que ma responsable m’ont tous deux porté et m’ont presque donné l’ordre de ne surtout pas éteindre cette flamme !
  • Dans la foulée, je rencontre la personne qui créera mon site internet et mon shooting photo par la suite.
  • Et pour la petite anecdote mignonne, le jour où je dépose officiellement ma lettre de demande de rupture conventionnelle, une petite pipistrelle entre dans mon bureau et se dépose pendant 5 min sur le sol sans que je puisse la faire sortir. Une pipistrelle ! Quand tu sais que cet animal est le symbole de chance et bonne fortune … ça t’en file les frissons !

Le but de cet article: inspirer!

En partageant mon expérience, j’espère montrer aux autres que c’est possible. Je ne suis pas meilleure que les autres.

Tout le monde peut le faire.

Tout le monde peut décider de ce qui est bon pour lui.

Tout le monde peut se dire que vivre au niveau moyen, ce n’est pas assez.

Tout le monde peut créer sa vie.

TOUT – LE – MONDE !!!!

2 réflexions sur “Oser se lancer dans l’entreprenariat!”

  1. Être heureux, c’est cultiver sa part de lumière et accueillir sa part d’ombre… Et, proches ou lointains, nous apprenons de tous les lieux, de toutes les situations, de tous les instants.
    Pas à pas, bon vent Marjorie ! Pensées amicales d’Auvergne.

    1. Marjorie OUVREL

      Exactement, l’accueil des polarités est une condition de l’acceptation dans son entièreté. Merci pour votre message Louis.

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